LA PLACE DU PÈRE
Pourquoi parler de la place du père dans cette édition?
J’ai l’envie de partager avec vous ce que j’ai découvert lors d’une conférence à destination des professionnels. Cette conférence portait sur les pères et leur paternité. Ma réflexion, à la fin de l’épilogue de M. Dupont Sébastien, docteur en psychologie fût : “Nous avons du chemin à faire quant à la place du père ! Changeons notre regard ! “
En effet, la place des pères n’est pas déterminée comme une évidence quand on se penche sur la question avec un regard anthropologique et historique ! Et oui, la paternité a connu plusieurs grands chamboulements ! Et cette évolution de la place du père dans la famille est encore en cours et de nouvelles normes culturelles ne semblent pas encore fixées.
Les pères se sentent moins crédités et valorisés par la société que les mères.
Et oui, en l’absence de normes les pères peuvent être critiqués quoiqu’ils fassent : trop absents comme trop présents, trop autoritaires comme trop laxistes, trop austères comme trop joueurs, trop distants comme trop proches. (…) Ils ne font jamais bien et sont souvent tournés au ridicule.
Les pères font fréquemment l’objet d’injonctions paradoxales
D’un côté, il sont encouragés à s’engager dans les domaines dits autrefois maternels
De l’autre côté, ils sont dissuadés de le faire car perçus comme illégitimes ou incompétents
Qu’est-ce que ça veut dire ?
La place des mamans est très bien définie dans notre société et il existe plusieurs modèles pour s’y référer. Cependant, pour les papas, c’est plus complexe car les attentes ne sont pas claires. C’est pourquoi il est important de se poser dans le couple parental et définir les attentes. Car avant d’être une histoire de société c’est une histoire de couple parental.
Devenir père est un processus complexe, à la fois psychologique, relationnel et physiologique. Accéder à la responsabilité de parent entraine une refonte de l’identité personnelle de l’homme et souvent une réorganisation de sa vision du monde, de ses valeurs et de ses priorités”
Les pères ont besoin d’encouragements et d’être valorisés
Les pères se mettent en retrait et attendent que la maman les sollicite.
Au travers des jeux de bagarres, le père exerce de réels travaux pratiques d’intégration des émotions et des interdits en jouant sur les limites ! Une richesse inestimable
LES HORMONES
Tout comme les mamans, les futurs papas connaissent un bouleversement d’hormones qui va leur permettre de s’adapter à l’arrivée du bébé. Par conséquent, le cerveau élimine des connexions et en renforce d’autres impliquées dans l’empathie, la vision et la vigilance.
Cette souplesse cérébrale des jeunes pères les rendraient plus empathiques et plus vigilants et de ce fait, plus aptes à soigner et à protéger le nouveau-né
Qu’est-ce que ça veut dire?
Et oui les mamans!! Les papas sont tout aussi capable que les mamans de s’occuper de bébés dans les soins directs! Donc, une charge mentale en moins. Hop plus d’excuse, on fait la place à papa!
LA DÉPRESSION POST-PARTUM
10 % des papas font une dépression post-partum. Même si elle est bien reconnue chez les femmes, elle est encore méconnue pour les hommes. Les symptômes dépressifs sont : le retrait social, les peurs envahissantes, les attaques de paniques, l’irritabilité, les trouble du sommeil, l’augmentation des consommations d’alcool et de drogues, l’augmentation des conflits conjugaux!
Les papas, vous n’êtes pas seuls ! Maintenant que l’on met des mots sur vos maux, n’ayez pas honte de demander de l’aide! Le père fort qui ne doit pas craquer est loin dans notre histoire.
La sécurité de l’attachement paternel favorise, l’intégration dans des groupes de pairs. Elle diminue aussi le risque d’anxiété, de repli sur soi, de dépression, de problèmes de comportement, d’agressivité et d’opposition aux adultes.
La charge mentale du père est d’assurer que son foyer ne manque de rien! c’est pour cela que souvent il change de travail ou augmente celui-ci! Le bien-être au travail devient secondaire pour lui
LES SOINS DIRECTS ET INDIRECTS
Les soins directs et indirects se distinguent par la manière dont le père interagit et soutient son enfant.
Soins directs
Les soins directs impliquent des interactions et des activités où le père est physiquement présent et directement impliqué avec l’enfant
Soins indirects
Les soins indirects, concernent les actions qui soutiennent le bien-être de l’enfant sans interaction directe! Rôle de pourvoyeur par exemple
Qualités des relations pères enfants
Si la quantité n’est pas une garantie de la qualité, il apparaît en revanche que la qualité dépend souvent de la quantité : en effet, plus un père passe de temps avec ses enfants (et notamment seul avec ses enfants), plus il est à même de développer des compétences, de gagner en confiance dans son rôle de père et, par voie de conséquence, de s’engager psychologiquement et affectivement dans la relation (Han et alii, 2022)
Qu’est-ce que ça veut dire ?
Il est important, avant de juger un père sur son implication, de lui demander comment il définit son rôle de père et ce qui va être important pour lui et les moyens qu’il se donne. Certains travailleront plus pour aider au parcours scolaire avec l’aide d’un intervenant car ne se sent pas capable de le faire en direct, tandis que d’autres ressentiront les capacités d’accompagner leur enfant en s’impliquant directement. La finalité reste la même, seul le mode change.
Les pères ont souvent plus de difficultés à conscientiser et à expliquer leurs comportements éducatifs. Le risque est que leur contribution soit ainsi négligée par les mères, par les familles et par les professionnels de l’enfance
Faites confiance aux pères, laissez leur la place et l’occasion de faire seul! Ça ne sera jamais comme vous mais tellement enrichissant pour votre enfant.
La qualité de la relation co-parentale a un effet sur le bien-être de l’enfant